Informations sur la région
L’Inventaire du Nord vaudois commence par quelques chapitres généraux concernant la région :
- aperçu géographique (comprenant une carte de situation des cavités fort commode),
- aperçu géologique,
- synthèse hydrogéologique régionale (accompagnée d’une carte résumant les nombreux traçages réalisés et les bassins d’alimentation des diverses sources),
- résumé des découvertes archéologiques et des découvertes paléontologiques souterraines,
- point sur les connaissances en biospéologie régionale et plus particulièrement sur les stations à chiroptères,
- histoire de la spéléologie régionale.
L'inventaire même
Vient ensuite le corpus de l’inventaire :
- description des cavités une après l’autre, dans un ordre respectant une logique géographique, plus agréable que l’habituelle classification administrative (les eaux souterraines ignorent les frontières!),
- rubriques détaillées (à peu près les mêmes thèmes que ceux des chapitres introductifs) selon l’intérêt spécifique de chaque site,
- topographie de chaque grotte ou gouffre, pour certaines en horstexte de grandes dimensions.
- Le tout est complété par un index, un lexique des termes spécifiques et une abondante bibliographie.
Pourquoi cette région ?
Mais quel est donc l’intérêt spéléologique de cette région ? Il n’est pas unique. Citons quelques exemples particulièrement spectaculaires.
Au plan hydrogéologique, certaines sources karstiques sont remarquables, comme la Dia et la Raisse près de Concise, ou encore les divers Fontannets de Vugelles-La-Mothe. Les circulations d’eau souterraine dans un réseau aussi complexe que celui des gorges de Covatannaz sont dignes d’être décrites et explicitées. On se consolera ainsi de devoir renoncer à la croyance en un mythique «lac souterrain du Chasseron»!
Une grande variété
La variété des paysages karstiques rencontrés est grande. Des mouilles de la région de L’Auberson au lapiés du Chasseron, des alignements de dolines de la Rougemonne aux Aiguilles-de-Baulmes, du Mont-Aubert au Creuxdu-Van, des gorges de Vuiteboeuf aux spectaculaires variations de débit de certaines émergences, les contrastes sont forts et le catalogue riche.
Les sites archéologiques ne sont pas rares même si ceux qui sont souterrains ne sont pas ici les plus importants. Citons toutefois la baume d’Ogens, l’abri de la Cure à Baulmes et le Vallon des Vaux. La découverte paléontologique la plus remarquable est celle d’ossements d’élans vieux de plus de 3000 ans au gouffre de la Borne 13, tout près de la frontière française.
Les mines de Baulmes, un remarquable dédale souterrain développant plus de 17 kilomètres de galeries, sont présentées en détail, à l’aide entre autres d’un plan hors-texte où un usage judicieux des couleurs permet de s’y retrouver dans l’imbrication des différents étages.
On y apprendra aussi qu’elles constituent un site de première importance pour certaines espèces de chiroptères: barbastelle, minioptère de Schreiber et sérotine commune, espèces devenues rares chez nous.
Les gouffres les plus intéressants
Au-delà de son intérêt hydrogéologique, le réseau souterrain de Covatannaz (5 kilomètres de développement pour 104 mètres de dénivellation) est le plus intéressant de la région étudiée du point de vue spéléologique. L’étendue de ses conduits et l’exiguïté de certains d’entre eux, à quoi il faut ajouter l’omniprésence – parfois dangereuse – de l’eau en ont rendu l’exploration longue et difficile.
Le résultat actuel est présenté à l’aide de nombreux documents d’archives et de deux dépliants hors-texte.
Plus haut sur les reliefs, d’autres gouffres ont une histoire qui commence
il y a plus de deux siècles. Ils ont parfois été le théâtre d’aventures extraordinaires, voire tragiques. Les entrées du réseau de Covatannaz étaient connues au milieu du XVIIIe siècle.
La baume de la Roguine est explorée pour la première fois en 1893 par, entre autres, un président de tribunal, un juge, un gendarme et un entrepreneur.
Quelques gouffres ont été le théâtre d’accidents mortels par glissade à leur embouchure: le gouffre de la Montagnettaz, au XIXe siècle déjà et une seconde fois plus récemment; quant au Creux à Rochat, il porte le nom de celui qui y perdit la vie avant la Première Guerre mondiale.
Recherches et explorations
La publication de cet ouvrage conclut un intense travail de quatre années faisant suite aux nombreuses explorations spéléologique réalisées dans cette région depuis une soixantaine d’années principalement. De patientes recherches, d’innombrables explorations, des levés de plans minutieux, des observations et des mesures scientifiques rigoureuses, réalisés par divers membres de la Société suisse de Spéléologie, ont fourni la matière de base au travail de synthèse, de vérification, de rédaction et d’illustration réalisé par une équipe de huit auteurs principaux.
Cet ouvrage s’adresse non seulement aux spécialistes du karst mais aussi
aux naturalistes et aux amoureux de la région.